Après le repas, nous quittons provisoirement Maury pour nous rendre en 4X4 dans les vignes. Le décor est somptueux. Charles nous raconte l’histoire des différentes parcelles. La pluie et le vent ne nous empêchent pas de nous balader dans les vignes. Nous rentrons ensuite au domaine pour déguster les vins doux naturels.

Sur le chemin du retour, nous commentons la dégustation : la précision de Charles dans les vinifications nous a bluffés. La gamme de vins est cohérente et ne cesse de progresser. Venez vous en convaincre lors de notre dégustation d’hiver. Charles y présentera aussi les vins du Domaine de l’Odyssée, propriété de Vincent Carreras.

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Nous l’avons rencontré début novembre en son chai à Arboras avec Gavin Crisfield (La Traversée), venu en voisin proche.  Et chai est un mot quelque peu usurpé tant ses conditions de travail sont éloignées des standards. Il loue un hangar à la municipalité avec un collègue, en bio comme lui, et ensemble, ils font le maximum pour aménager l’espace, en attendant mieux…

Parcours singulier que celui de Konrad. Il est aujourd’hui, depuis 2018, à la tête du jeune domaine de l’Accent et vient de sortir son troisième millésime. Konrad est originaire d’Italie. Il vient des montagnes germanophones du Tyrol du Sud. Il a rencontré sa compagne à Montpellier, au cours de son master en viti-oeno. Il a travaillé ensuite à cheval entre la recherche (doctorat en œnologie à Geisenheim – Allemagne) et la pratique (œnologue pour un domaine viticole au fin fond des Alpes au Tyrol). Il a enfin trouvé ses premières parcelles à Saint-Guiraud sur un site marchand en ligne, en 2017. Son domaine s’est enrichi, depuis, de vignes anciennes, sur le causse de Montpeyroux, notamment.

Le domaine de l’Accent, situé dans le sud de la France en plein cœur de l’appellation Terrasses du Larzac, à 300m d’altitude, est une mosaïque à plusieurs étages de vignes, de garrigues et de forêts. Ces parcelles inaccessibles aux machines à vendanger n’intéressaient plus personne. Il réhabilite ainsi, dans les règles de l’art, tout un secteur de la commune voué à l’abandon. Le travail est énorme, les sangliers causent de nombreux dégâts… A St Guiraud, les vignes sont cultivées sur des petites terrasses entourées de forêts et de garrigues. Sur le causse de Montpeyroux, de vieilles vignes audacieuses affrontent un terrain caillouteux et venteux à 300m d’altitude.

Le domaine est conduit dans le respect des règles de l’agriculture biologique mais surtout, avec bon sens. Chaque intervention est réfléchie, afin de limiter les intrants, l’utilisation de machines agricoles et d’adapter les itinéraires techniques aux besoins de chaque parcelle. La qualité du sol est préservée en combinant l’enherbement spontané, la culture d’engrais vert et l’épandage de compost.

4 vins sont vinifiés à Arboras :

Accenteur – vin blanc – marsanne,

Accent du sud – vin rosé – syrah et grenache noir,

Petit accent – vin rouge – syrah et grenache,

Cuvée Elliot – vin rouge – syrah, grenache et carignan.

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« Tu veux dire en Catalogne, sans doute ? »

Josep éclate de rire devant la stupéfaction d’Yves.

« Ne t’inquiète pas, c’est quand même l’Espagne. »

Il est 9h du matin, ce mercredi 3 novembre. Après une nuit passée dans le gîte du domaine, nous sommes tous assis dans la cuisine de La Vinyeta. Sur la table, des omelettes préparées avec les œufs de la propriété, des charcuteries du papa de Josep, l’huile d’olive, les fromages et le miel de la propriété. Après le déjeuner, nous irons voir les vignes, les oliviers, les ruches et le poulailler. Un peu plus tard, nous croiserons leur troupeau de moutons.

La Vinyeta en catalan, ça signifie aussi bien la parcelle de vignes que la vignette de bande dessinée. Quand ils se sont installés à Mollet de Parelada en 2002, Josep et son épouse Marta voulaient débuter une histoire. Leur première cuvée, Heus, se traduit par « Il était une fois ». Llavors, c’est « ensuite ». Puntiapart, c’est « point à la ligne ». Entre le début des années 2000 et 2021, Josep et Marta ont défriché des hectares de terrain, planté des ceps de vigne et développé leur gamme de vins.

Mais La Vinyeta aujourd’hui, ce n’est plus seulement un producteur de vins : c’est devenu un projet écologique global. Les moutons broutent l’herbe des vignes, la tondent et fertilisent naturellement la terre, les abeilles butinent dans les vignes, les poules sont nourries au marc de raisin. Le projet est fascinant.

Après le déjeuner et notre petite balade, nous nous retrouvons au chai pour une dégustation des derniers millésimes. Les vins blancs nous étonnent par leur fraîcheur, leur minéralité et leur salinité en fin de bouche. Josep fait aussi des essais avec des fûts de châtaignier et de chêne dans sa gamme Microvins, des vinifications de parcelles anciennes qu’il a récupérées autour de Mollet en s’engageant à ne pas dénaturer le produit de chacune d’entre elles. Nous sommes séduits. Les vins rouges dégustés le jeudi (toujours après le déjeuner) nous ont semblé plus hétéroclites : autour de la gamme classique (Heus, Llavors, Puntiapart), nous avons retenu un excellent carignan, tandis que deux cuvées de grenache nous ont laissés perplexes. L’ensemble de la gamme démontre néanmoins la maîtrise des vinifications de Josep et Marta.

Venez donc découvrir la gamme des vins les 26, 27 et 28 novembre ! Maria del Mar, la responsable commerciale du domaine, vous présentera La Vinyeta et les Vins de Pedra, dans laquelle une cuvée de trepat a retenu notre attention.

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Car la biodynamie est un choix réfléchi et une approche respectueuse malgré ses contraintes et Romain Paire, du domaine des Pothiers, a cependant vite franchi les étapes en reprenant le domaine familial à 22 ans en 2005 et en passant en bio en 2008. Pour franchir l’étape décisive de la biodynamie en 2012, faisant aussi passer le domaine de 4 hectares à 22 hectares sur la même période.

C’est une jeune femme passionnée aussi qui seconde Romain, Charlotte, qui a pris le temps de nous faire découvrir le domaine, domaine de la Loire, mais pas dans n’importe quel coin de Loire puisqu’il s’agit de la Côte Roannaise qui jouxte l’Auvergne, caractérisée par un cépage bien spécifique, le Gamay Saint-Romain.

Malgré le fait que cette appellation ne soit pas très connue, la volonté de Romain de la mettre en avant s’est faite par le choix du bio et de la biodynamie et aussi en faisant des investissements importants dans le chai.

Mais assez parlé du domaine et voyons dans les verres le résultat de ce travail et des choix parfois audacieux.

Commençons par les blancs, qui ne sont pas de l’appellation Côtes Roannaises, car cette dernière n’est autorisée qu’en rouge. Les deux blancs sont donc en IGP d’Urfé et tous les deux élevés pratiquement 11 mois en fût de chêne, après une fermentation entre 1 et 3 mois en fonction des années. Nous avons d’abord dégusté la cuvée “Fou de Chêne “, un 100% Chardonnay qui se marque par un beau gras et une très belle amertume. Ce Chardonnay à la robe jaune dorée est promis à une longue garde. Je parlais d’audace car la deuxième cuvée est le “Hors Piste”, un 100% Pinot Gris. Alors que dans la région on trouve beaucoup de Viognier, ce Pinot Gris se distingue indiscutablement.  Il se caractérise par une robe un peu plus pâle que le Chardonnay tout en apportant une touche de fumé et de fruits secs.

Les trois rouges dégustés dans l’appellation sont tous évidemment uniquement à 100% composés de Gamay Saint Romain et sont des cuvées parcellaires.

Comme je parle de cuvée, la “Cuvée n°6” est plus une cuvée sur le fruit et un excellent vin de soif tout en ayant une belle concentration. La cuvée “Domaine”, élevée sous bois et béton, est plus profonde avec des tanins bien présents qui doivent encore se donner. Autant la Cuvée n°6 est plus sur le velours, autant celle-ci demande du temps. À propos de temps, la cuvée “La Chapelle” se marque par une robe plus concentrée et par un nez poivré. Elle fait totalement oublier que le cépage est du Gamay.

Mais Romain est curieux et s’est lancé dans deux nouvelles approches. L’une est l’utilisation d’amphores, d’où le nom “Diogène”, avec des raisins également utilisés pour la cuvée “L’Intégrale”, dont la caractéristique principale est qu’il s’agit de vieilles vignes. Après 8 mois de macération en amphores, cela donne un vin avec une robe un peu plus claire que les autres cuvées dégustées. Le nez très fin fait un peu penser à un Pinot Noir, ce que la bouche confirme, c’est très fin et long en bouche. Et pour finir, la cuvée “Les Grenettes” uniquement à base de Négrette, cépage du sud, est dans un registre différent. Plus de couleur pour la robe, tout en gardant en bouche de la finesse.

Après cette dégustation pendant laquelle Charlotte a pris beaucoup de son temps pour nous, on ne peut que saluer ce domaine pour son approche bio et en bionynamie évidemment, et pour l’originalité de sa gamme. Et c’est tellement vrai que les rouges sont rapidement épuisés au domaine. Vin de soif ou vins structurés, la finesse de l’élevage ressort et donne du plaisir à les déguster.

Bernard

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